Vitaly Eremenko
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), chaque année, plus de 85 000 personnes meurent des suites de blessures causées par des accidents de la route en Europe. Dans d’autres régions, ces chiffres peuvent être encore pires. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, les blessures causées par des accidents de voiture sont environ la 10-ème cause de décès la plus fréquente.
Vitaly Eremenko, Directeur Adjoint d’exploitation et des opérations de transport routier pour l’Europe de l’Ouest au sein du groupe AsstrA, nous parle des mesures modernes pour assurer la sécurité routière.
«Le programme Vision Zéro a été une percée dans la réduction du nombre d’accidents de la route. Il est basé sur le principe de «tolérance zéro» pour les décès sur les routes et appelle à concevoir des routes pour maximiser la sécurité routière. En 1997, la Suède a été le premier pays à développer et à introduire le programme. Depuis le lancement de Vision Zéro, le nombre de décès sur les routes dans le pays a diminué de 60 %. Aujourd’hui, la même approche est utilisée en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas et au Canada.
Pendant longtemps, les décès et les blessures graves causés par les accidents de la route ont été considérés comme un risque incontournable du trafic routier. Les conducteurs ont traditionnellement été blâmés pour les décès sur la route, et un comportement responsable a été considéré comme la clé pour réduire le nombre d’accidents. Dans de nombreux pays, l'accent a donc été mis avant tout sur le travail éducatif auprès des conducteurs.
En revanche, le programme Vision Zéro met l’accent sur la conception et la construction de routes comme principal facteur de réduction du nombre d’accidents de voiture. Selon le principe de «tolérance zéro», la responsabilité de la sécurité routière devrait être partagée entre les concepteurs et les constructeurs de routes ainsi qu’avec les usagers de la route. Lorsqu'ils travaillent sur la conception de routes, les ingénieurs doivent tenir compte du «facteur humain» - c'est-à-dire la probabilité d'erreur - et donner la priorité à la sécurité des usagers de la route plutôt qu'à la vitesse de déplacement d'un point A à un point B.
La vitesse demeure l'ennemi principal de la sécurité routière. Une augmentation d’une limite de vitesse entraîne une augmentation du risque de conséquences graves en cas de collision de véhicules. Les tests montrent que si un conducteur heurte un piéton à 50 km/h, la probabilité de décès est de 80%. À 30 km/h, elle est inférieure à 10 %. Dans Vision Zéro, le principal défi auquel sont confrontés les ingénieurs de conception est de réduire la probabilité de contact dangereux entre les usagers de la route. Pour ce faire, ils peuvent planifier des routes avec plusieurs voies, une largeur réduite, des courbes, des ronds-points, des passages pour piétons en diagonale et des ralentisseurs. De tels obstacles physiques obligent les conducteurs à ralentir.
Parmi les autres mesures utiles non liées à la conception des routes, citons le marquage des angles morts des véhicules, obligatoire dans certains pays comme la France. En outre, les temps de travail et de repos des conducteurs professionnels peuvent être réglementés – comme c’est le cas dans le paquet mobilité de l’UE – afin de minimiser le risque d’accidents de voiture dus au surmenage, à la fatigue et à une attention réduite.
Notre société adhère à toutes les réglementations locales et internationales régissant le transport de marchandises. La sécurité est une priorité organisationnelle lorsqu’il s’agit de livraisons par la route.»
Auteur: Anastasia Onoshko.